samedi 15 janvier 2011

Autrefois, dans la cuisine de ma grand-mère.

Traduit de :
http://www.nytimes.com/2007/12/19/dining/19gran.html?ref=recipes
In the Kitchen of Long Ago, with Grandma - By JENNIFER STEINHAUER - Published: December 19, 2007

Francesco Tonelli for The New York Times
De gauche à droite : Boules d'écorce, Eventails du roi, Bonhommes de pain d'épice.

Fille d'un mariage interconfessionnel, j'ai choisi le judaïsme mais les biscuits des Fêtes, eux,  m'ont choisie.
Chaque année à cette époque, j’écume les magazines de cuisine, je harcèle des amis pour qu’ils me dévoilent leurs plans et révise frénétiquement  mon vieux dossier graisseux sur le chocolat au gingembre (…).
(Les amusettes du traducteur automatique : Chaque saison, je laboure le biais de magazines de cuisine, les amis quiz sur leurs plans de cuisson et frénétiquement upend un dossier manille gras recette pour les instructions pour le chocolat au gingembre qui exigent plus de hachage de la mirepoix moyenne.)

Et puis je me suis souvenue des cookies de ma jeunesse,  préparés chaque année à Noël par ma grand-mère. Le temps passant j’en étais venue à négliger ses recettes, comme j’avais mis de côté ses moules de cuivre Jell-O et les secrets de la salade au poulet chaud. J'étais devenu ce genre de personne qui met de la pâte de curry dans les patates douces de Thanksgiving.

C'est ma grand-mère, Isabelle Steinhauer, a fixé mes standards des cookies de fêtes. Pendant des décennies, chaque saison, elle en a démoulé 15 à 20 versions différentes: couronnes à la crème sortis d’une presse à biscuits; tranches fines comme papier soigneusement trempées dans du sucre coloré; cookies en forme de personnages de comptines (leurs yeux métalliques fabriqués à partir de dragées que la FDA (a) a ensuite radiées comme  non comestibles) et toutes sortes de friandises aux noix. La confection commençait début décembre, du lever du soleil jusqu‘à la nuit noire, avec un assistant assez grand pour tenir un petit pinceau et qui avait pour mission de peindre chaque pièce au jaune d'oeuf coloré.

Dans l’ idéal ma grand-mère voyait ces marathons pâtissiers comme de pures séances de joie de vivre, avec des enfants se chamaillant gaiement dans un nuage de sucre glace. Dans la réalité, elle était souvent décontenancée face à des décorations approximatives, et devait se résoudre à embaucher les membres adultes de la famille pour procéder, le cœur un peu lourd, à certaines retouches …
La plupart de ses recettes étaient d’origine inconnue, même si beaucoup étaient clairement identifiées comme de vieilles recettes familiales, abondamment annotées au fil des ans :
- Les éventails du roi : 1978 « ne doivent pas prendre couleur, la chaleur du four éteint finira la cuisson »
- Bonhommes de pain d’épice : 1972 «ajouter ¾ de tasse de sirop de maïs brun. Excellent ! »

De nombreuses recettes exigent un labeur de titan. Pour l’Eventail royal il est de nécessaire laver le beurre - rappel d’une époque où ce beurre était le plus souvent salé - et de pincer soigneusement pincer la pâte pour façonner les plis, chacun devant ensuite être minutieusement peint d'une couleur différente. (La recette donnée ici simplifie certaines de ces bizarreries). Par contre la liste des ingrédients est toujours réduite. (...)

Les cookies étaient stockés dans d’anciennes boîtes de gâteaux aux fruits achetées au Five and Dime. Hermétiquement fermées, on les rangeait sous le lit d’une pièce dont la température ne dépassait jamais 15 degrés. C’était la tâche des enfants d’aller les chercher en frissonnant et de les disposer sur des plateaux roses.

Chacun avait ses préférences. Une de mes tantes aimait les Eventails, une autre les gaufrettes à la crème. Ma mère avait un faible pour les spritz au chocolat, et mon père raffolait des régals au caramel qui - il insiste toujours là-dessus - atteignent leur summum de succulence quelques mois après leur confection; c'est tout à fait possible puisque certains cookies étaient conservés dans leur moule jusqu'à Pâques. Mon cousin Amy et moi-même adorions les « Boules d’écorce » blanches et les bonhommes de pain d'épice qu’il nous était recommandé de manger en commençant par les pieds, de peur qu’ils ne s’enfuient. Par contre des springlers à l’anis furent unanimement détestés; même les oiseaux à qui nous avions essayé de les refiler n’en voulurent pas.


En hiver, après le dîner, je voudrais pouvoir encore attraper une poignée de biscuits et me relaxer dans un vieux rocking-chair en regardant la neige accumulée autour de la crique. Je voudrais encore grignoter la pâte sablée pour dégager les noix de pécan que je dissimulerais furtivement sous un coussin.
Ces cookies symbolisaient à eux seuls la façon dont ma grand-mère allait et venait dans sa maison au milieu des bois, où le linge était mis à sécher sur un fil à l'extérieur; où on ignorait l’existence du micro-ondes et où  toute la parure de noces de ma tante fut cousue à la main. Sans aucune formation artistique ni diplôme d’enseignement secondaire, ma elle sut être une maîtresse de maison accomplie bien avant que "Martha" ne devienne un adjectif (b).

Aujourd’hui mes propres pains d’épices sont en forme de toupies et de chandeliers à 8 branches, mais quand j’utilise ses recettes j’ai le sentiment de me retrouver à ses côtés. Je revois ses bras travaillant la pâte, leur peau fine comme la soie toute marquée de veines bleues.
Désormais ma grand-mère, qui souffre de démence grave, vit dans un Centre de long séjour. J'ai l’appelée l'autre jour pour discuter des Boules d'écorce - White bark balls mais elle s’est obstinée à me parler d’une plage. Je ne sais pas où se trouve cette plage qui occupe son esprit, mais je parie que là-bas, on y lave le beurre.

NdT : 
Quoique les Fêtes de fin d'année soient passées, cet article et sa recette qui m'ont vraiment plu, pourront être utilisés pour toutes sortes d'autres occasions, ou mis en mémo :)

(a) FDA : US Food and Drug administration.




La recette des Bonhommes en pain d'épice :

Traduit de : http://www.nytimes.com/2007/12/19/dining/192grex.html?ref=dining

Pour 36 bonhommes environ
1 tasse de sucre brun
1 tasse de mélasse légère ou de sirop de maïs
1 tasse de graisse végétale type margarine
1 cuillère à soupe de bicarbonate de soude
1 oeuf, légèrement battu
1/4 c. à thé de sel
2 c. à thé de levure chimique
1 cuillère à soupe de gingembre moulu1 / 2 c. à thé de cannelle moulue
1/2 c. à thé de clous de girofle en poudre
4 à 4/2 tasses de farine tous usages, et un peu plus pour étaler la pâte
Bonbons et autres éléments décoratifs.

1. Dans une petite casserole, mélanger la cassonade, la mélasse et la margarine. Mettre à feu moyen-doux et remuer jusqu'à ce que le mélange soit fondu et lisse. Retirer du feu et incorporer le bicarbonate de soude et 1 /4 de tasse d'eau froide. Laisser refroidir à température ambiante.

2. Ajouter l'oeuf, le sel, la levure chimique, le gingembre, la cannelle et les clous de girofle. Remuer pour bien mélanger. Ajouter 4 tasses de farine et bien mélanger (ajouter jusqu'à 1/2 tasse de plus si la pâte semble collante). Former une boule, couvrir et réfrigérer pendant au moins 2 heures ou jusqu'à 24 heures.

3. Préchauffer le four à 175°C. Garnir des plaques à pâtisserie de papier sulfurisé. Sur une surface légèrement farinée, abaisser la pâte à 1/2 millimètre d' épaisseur. Découper en forme de bonhomme avec un emporte-pièce de 12cm de long. Disposer sur des plaques de cuisson en les espaçant de 3 à 4 cm et cuire environ 10 minutes, jusqu‘à ce que la surface ne brille plus.
Retirer du feu et laisser refroidir.
Décorer. Conserver dans un contenant hermétique.

Ndt : Je n'ai traduit qu'une des 3 recettes, pour les 2 autres, se reporter à l'original donné en lien dans le corps de l'article.

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